- réfléchissant
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• 1720; « qui se recueille » 1380; de réfléchir(II)♦ Qui réfléchit (la lumière, une onde). Surface réfléchissante. Pouvoir réfléchissant d'un miroir.réfléchissant, anteadj. Qui réfléchit (une onde, partic. la lumière). Surface réfléchissante. Pouvoir réfléchissant d'une surface.⇒RÉFLÉCHISSANT, -ANTE, part. prés. et adj.I. — Part. prés. de réfléchir.II. — AdjectifA. — [Corresp. à réfléchir I] Qui réfléchit (la lumière, une onde, une image, etc.). Miroir, objet réfléchissant; paroi réfléchissante. L'île de Ténériffe se dessinait devant nous comme une sorte de grand édifice pyramidal posé sur une immense glace réfléchissante qui était la mer (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 176). Quand l'eau de la douche coule sur lui, sa surface réfléchissante, retenant de place en place la lumière et par suite créant autant d'ombres, rehausse la musculature très fine (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 255).— Poét. ou littér. Les yeux limpides et réfléchissants des déesses des eaux (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 40).— P. métaph. En même temps que Mme de Guermantes, changeait sa demeure, issue elle aussi de ce nom que fécondait d'année en année telle ou telle parole entendue qui modifiait mes rêveries: cette demeure les reflétait dans ses pierres mêmes devenues réfléchissantes comme la surface d'un nuage ou d'un lac (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 13).B. — [Corresp. à réfléchir II]1. Qui a la capacité de réfléchir. Un acte par lequel la pensée réfléchissante prend conscience de ce qui venait d'elle-même dans l'acte précédent et s'applique à en faire abstraction (G. MARCEL, Journal, 1914, p. 25). Mon journal n'est tout à fait mien que si la faculté réfléchissante n'intervient qu'en cours de route (DU BOS, Journal, 1928, p. 10).♦ PHILOS. [Dans la théorie de Kant, p. oppos. à jugement déterminant] Jugement réfléchissant. Jugement permettant de découvrir l'universel en partant du particulier. Le jugement est dit réfléchissant quand l'individuel étant donné, on y découvre l'universel; ex. si, partant du sujet Socrate, je découvre en lui la qualité d'homme; [par] opp. le jugement est déterminant si, l'universel étant donné, j'y découvre l'individuel ou le spécial; ex. si, partant de l'idée de l'homme, je la juge applicable à Socrate (MORF. Philos. 1980).— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Mais justement en tant que reflet, elle [la conscience] est le réfléchissant, et, si nous tentons de la saisir comme réfléchissant, elle s'évanouit et nous retombons sur le reflet (SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 118). Prendre possession entière de mon expérience et (...) [réaliser] l'adéquation du réfléchissant au réfléchi. Telle est la perspective ordinaire d'une philosophie transcendantale (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 73).2. Qui dénote, manifeste la réflexion; qui aime à réfléchir. Le salut véritable opéré par La Saussaye, me plonge dans une infinie gratitude, mais aussi dans je ne sais quelle stupeur réfléchissante (DU BOS, Journal, 1924, p. 151).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Fréq. abs. littér.:493. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 802, b) 643; XXe s.: a) 692, b) 650. Bbg. GOHIN 1903, p. 235. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 147.
réfléchissant, ante [ʀefleʃisɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. 1720; « qui se recueille », 1380; p. prés. de réfléchir.❖1 (1754). Vx. Recueilli, réfléchi (II.).2 Phys. Qui réfléchit (la lumière, une onde). || Surface réfléchissante. || Pouvoir réfléchissant.0 Les silhouettes des arbres se reflétaient nettes et pures sur cette neige d'or bleuté, avec la délicatesse qu'elles ont dans certaines peintures japonaises ou dans certains fonds de Raphaël; elles étaient allongées à terre au pied de l'arbre lui-même, comme on les voit souvent dans la nature au soleil couchant, quand celui-ci inonde et rend réfléchissantes les prairies où des arbres s'élèvent à intervalles réguliers.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 736.
Encyclopédie Universelle. 2012.